Friday, December 18, 2009
Abe Sylla invite de Guineeactu
Vous qui meniez jusqu’alors une vie tranquille, quelle mouche vous a piqué pour entrer en politique?
« Merci beaucoup pour l’occasion que m’offre votre tribune pour m’adresser á mes compatriotes. Je ne sais pas comment vous définissez, une vie tranquille, mais pour moi, je ne peux avoir une vie tranquille que si mes parents, mes sœurs, et mes frères vivent dans des conditions qui leurs permettent de s’épanouir. Vous serez d’accord avec moi que notre pays est encore loin de ce minimum à savoir : La paix, la sécurité, la justice et la disponibilité des infrastructures de santé, d’éducation, de transport et de production d’énergie électrique. Je viens en politique apporter ma contribution á l’édification de notre patrie la Guinée. »
En quoi la NGR que vous avez créée est-elle différente des autres partis politiques guinéens?
« L’ensemble de la classe politique guinéenne a un seul objectif l’amélioration des conditions de vie de nos compatriotes. Sur ce point il n y a pas de différence entre la NGR et les autre partis politique. Cependant la politique de la NGR s’articule autour des vertus universelle comme l’unité nationale, la bonne gouvernance, la justice, et la liberté d’expression et de mener les activités de production. Chaque enfant, jeune ou adulte est indispensable à notre pays, car nous ne savons pas par qui le génie de la Guinée passera pour se manifester le bonheur de tout un peuple. »
Que comptez-vous faire pour que la médiation du président Blaise Compaoré trouve un bon dénouement dans la crise guinéenne?
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« Dans la suite logique de sa politique d’unité nationale, la NGR contribue á la définition de la plateforme de sortie de crise de notre pays. D’autre part nous œuvrons pour un dialogue entre le pouvoir et l’opposition. Il paraît absurde que nous ne puissions pas nous mettre ensemble autour d’une table entre frères et sœurs pour trouver une solution aux problèmes qui minent notre pays. A en croire les déclarations des uns et des autres, nous avions tous fait le même diagnostic, ne reste qu’á déterminer ensemble la sollicitude nécessaire. Nous pensons que ce n’est pas naïf de croire á la possibilité de mise ensemble des Guinéens autour d’une table. »
Quel régime politique souhaiteriez-vous pour la Guinée : un régime présidentiel comme aux Etats-Unis, parlementaire comme en Grande-Bretagne ou semi-présidentiel comme en France?
« Merci beaucoup pour cette question très pertinente. La définition du mode d’organisation de notre société doit être en adéquation avec notre culture et notre mode de vie. Les systèmes politiques auxquels vous aviez fait référence ont été développés pour répondre aux chalenges de leurs peuples respectifs. La NGR estime que nous devrions aussi définir un système qui tient compte de nos problèmes et de nos réalités guinéennes. Un système, qu’il soit politique ou scientifique, est conçu pour résoudre les problèmes auxquels fait fasse notre société. Le système politique de la Guinée pourra s’inspirer d’autres systèmes, mais principalement conçu pour répondre à la situation de notre pays. N’est-ce pas, les pays émergeants de l’Asie n’ont pas eu besoin de répliquer les systèmes politiques de l’Europe occidentale ou des USA. »
Quels obstacles faut-il lever pour favoriser l’investissement direct étranger (IDE) en Guinée?
« Les conditions qui favorisent l’afflux des investisseurs étrangers, ne sont des secrets pour personne. Même nos parents dans nos villages savent que la paix, la sécurité, la justice et la compétition loyale permettent une compétition constructive. La transparence, l’irradiation de la corruption sont des suppléments aux conditions que recherchent les investisseurs. »
Qu’avez-vous fait personnellement pour contribuer au développement économique de la Guinée ?
« L’opacité de l’administration ne favorise pas l’investissement de fonds étrangers en Guinée. Cependant, j’ai essayé à plusieurs occasions d’investir et de drainer des investisseurs américains en Guinée, mais hélas l’environnement politique ne l’a pas permis. La dernière en date est le projet de construction de la centrale thermique pour la fourniture de près de 60 MW d’énergie électrique (30 MW pour la capitale, 10 MW pour la Guinée Forestière, 10MW pour la Haute Guinée et 10 MW pour la Moyenne Guinée). Notre projet était dans la phase d’étude sur site, lorsque le gouvernement guinéen d’alors a décidé de le suspendre au profit d’un autre sur lequel il avait la mainmise. Néanmoins nous restons confiants. Nous avons déjà à notre actif quelques réalisations sociales ayant directement un impact sur nos populations, notamment dans l’éducation (construction d’écoles) et la santé (construction de centre de santé). Nous avions aussi investi dans le domaine des télécommunications afin de supporter la création d’emplois. »
Comment sortir la Guinée le plus rapidement possible du sous-développement ? En d’autres termes, quel est le programme de votre parti, la NGR ?
« Avant même la création de notre parti, nous avions élaboré notre programme ainsi que la définition des moyens qui nous permettront d’atteindre les objectifs. Notre programme s’articule sur différents points.
La réforme de l’administration : Instauration de la Justice, de la sécurité, la responsabilité et lutte contre la corruption
La Gouvernance : instituer une organisation de la société qui prend ses racines dans la Guinée profonde. Promouvoir les vertus qui font de l’homme un être en perpétuelle recherche de l’excellence, de la paix et de la justice.
L’économie: Le socle du développement du pays est conçu autour de quatre potentialités du pays : L’énergie, les mines, l’agriculture, le tourisme.
Administration du territoire : La mise en valeur des potentialités avec la contribution des investisseurs privés nationaux et internationaux, la Guinée pourra investir dans
- l’éducation, la santé
- la construction des infrastructures de transport
- la création d’emplois et le développement économique
- la promotion de la sécurité sociale et de l’habitat
- la réforme et la modernisation du fonctionnement de l’administration.
- la constitution d’un fonds dénommé Fond Guinéen des Futures Générations (FGFG). »
Le plus souvent, les hommes politiques viennent en public sans leur femme. Est-ce ainsi que vous allez favoriser l’émancipation des femmes qui représentent plus de la moitié de la population guinéenne ?
« La non discrimination des sexes, des religions, des régions ou des ethnies, est l’un des piliers de la NGR. L’égalité entre les hommes et les femmes à la NGR se manifeste par la présence des femmes dans le bureau national et les cellules régionales de la NGR. La femme est une ressource fondamentale dans la civilisation africaine, et de ce fait doit apporter sa contribution et ses perspectives à la construction de notre pays. »
Guineeactu salue le geste politique tres significatif que vous avez fait en excluant de la NGR notre compatriote Ben Daouda Toure, qui prone ouvertement des theses racistes. Ne croyez- vous pas que pour eradiquer definitivement l'ethnocentrisme , il ne serait pas necessaire de faire en sorte qu'aucune des huits (8) ethnies qui compose la Guinee ne se sente exclue ni brimee ? Et pour cela , est-ce que decouper administrativement le pays en cinq a six regions en accordant a celles-ci une autonomie relative , comme en Suisse ou en Allemagne, ne serait pas une solution au probleme ethnique ?
« La NGR œuvre inlassablement pour préserver l’unité, la cohésion et la solidarité nationale. La discrimination est un mal que nous devrions tous combattre car dit-on l’union fait la force. L’autonomie des régions est un concept qui a ses mérites. Cependant une autonomie sans moyens appropriés pourra créer un clivage et la disparité entre les régions riches et les régions pauvres. Nous ne pourrons surmonter ce sentiment d’appartenance ethnique, que lorsque nous aurons réussi à matérialiser les vertus de la gouvernance qui ont permis sous d’autre cieux à créer une société solidaire et patriotique ; à savoir : la justice, la responsabilité, la bonne gouvernance, la transparence, le respect du bien public, etc. »
Quel message voulez-vous délivrer au peuple guinéen dans les circonstances tragiques qu’il vit actuellement ?
« D’abord je présente une fois encore mes condoléances à tous ceux qui ont versé leurs sang pour que vive une Guinée prospère et libre. Je souhaite que justice soit rendue pour tous les cas d’atteinte á liberté d’expression, aux viols et aux tortures et pillages que notre peuple a vécus depuis 2007.
Mon second message est celui de l’espoir. J’encourage les uns et les autres à plus d’abnégation, pour qu’ensemble la main dans la main nous battissions une nation riche, forte et prospère. »
Source: Guineeactu
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